Les travaux de la relève : Le mandat de la masculinité et la violence armée à Montréal

Les travaux de la relève » mettent en valeur des textes d’étudiant.es réalisés dans le cadre de leurs travaux universitaires sur des thèmes liés aux politiques publiques et à la santé des populations. Le texte qui suit est un texte de vulgarisation sur une solution innovante pour les politiques de santé, réalisé dans le cadre du cours POL5862 Politique de la santé à l’UQAM (professeure : Carole Clavier), session automne 2023.

Le mandat de la masculinité et la violence armée à Montréal

Êtes-vous un homme et vous a-t-on déjà dit que vous étiez faible parce que vous préfériez éviter la confrontation ? Avez-vous été taquiné à l’école parce que d’autres garçons étaient plus forts que vous ? Pensez-vous que les hommes doivent subvenir aux besoins de leur famille ? Avez-vous déjà traversé une période de difficultés économiques ou d’exclusion qui vous a donné le sentiment d’être « moins un homme » ? Pensez-vous que ce sentiment peut être surmonté par un acte de violence ?

Cela peut être le cas d’un jeune homme habitant l’un des secteurs les plus défavorisés de Montréal qui, confronté à des conditions de chômage, de précarité et d’exclusion, peut penser que la seule solution est de prendre par la force ce qu’il estime que la société, qui le rend responsable de sa propre situation, lui a refusé. Selon Ronald Levant, psychologue spécialisé dans la psychologie des hommes et de la masculinité, lorsqu’un homme sent que sa masculinité est mise à l’épreuve, il a recours à des manifestations agressives, croyant ainsi la réaffirmer.

Conscientes de ce phénomène, des organisations comme ONU Femmes ont conçu des programmes destinés aux hommes de différents âges pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, un type de violence statistiquement lié à la violence armée. Grâce à des outils pédagogiques tels que le guide The Change-Makers, qui invite les jeunes hommes à être les acteurs de leur propre éducation, ONU Femmes cherche, d’une part, à susciter des discussions sur la manière dont la société construit la masculinité et sur le lien entre ces idées et comportements et la violence à l’égard des femmes. Ensuite, elle explore le rôle que jouent les individus et les groupes dans la promotion ou la contestation des actes de violence. Enfin, il promeut la résolution des conflits et l’importance de négocier des espaces et des relations plus sains et plus respectueux.

L’augmentation de la violence armée à Montréal au cours des dernières années a conduit à la création du projet Prévenir et intervenir sur les violences observées sur le territoire (PIVOT). Le volet prévention de ce projet a été confié à l’Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et aux organismes communautaires Un itinéraire pour tous (UIPT) et Équipe RDP. Les jeunes desservis par ce partenariat bénéficieraient de l’adoption d’une approche qui tient compte de la construction de la masculinité dans notre société, ainsi que de la création ou de l’adaptation d’outils tels que The Change-Makers, qui les invitent à remettre en question les inégalités et à créer des liens plus sains avec leurs pairs.

Auteure

Nadia Silva Hurtado, étudiante au certificat en administration des services publics à l’UQAM

Travail réalisé dans le cadre du cours POL5862 Politique de la santé, session automne 2023, à l’UQAM