Nouvel article PolÉthicas! Le coût environnemental d’une technologie de santé peut-il être trop élevé ? Le cas des dispositifs d’inhalation pour la maladie pulmonaire obstructive chronique et l’asthme au Québec

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Cet article met en lumière les questions éthiques émergentes liées à la réduction du coût environnemental des médicaments, des technologies de santé et des services de santé, en prenant pour exemple la situation au Canada et particulièrement au Québec des dispositifs d’inhalation pour le soulagement de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et de l’asthme – ci-après nommés ‘inhalateurs’. Les inhalateurs émettent des gaz à effet de serre (GES) contribuant au changement climatique. Des modifications réglementaires proposées récemment visent à contrôler l’utilisation des gaz à effet de serre, mais des exceptions sont nécessaires pour les inhalateurs en raison de l’absence de substituts moins polluants et de leur importance vitale pour certains patients. Plusieurs professionnels de la santé, notamment des associations médicales, militent activement pour une sensibilisation accrue et une meilleure éducation sur le sujet. Sur le plan politique, des appels sont lancés pour des lois incitant à une transition rapide vers des inhalateurs moins néfastes pour l’environnement. Les solutions à l’horizon incluent l’utilisation d’inhalateurs à faible émission de carbone, comme les inhalateurs à poudre sèche, ainsi que des changements dans les pratiques de prescription et d’utilisation. Les acteurs impliqués s’accordent généralement sur la nécessité de réduire l’impact environnemental, tout en priorisant la santé des patients. À cette intersection, des tensions peuvent survenir, par exemple, sur la désirabilité de possibles compromis entre efficacité thérapeutique, risques et durabilité des inhalateurs.

En analysant ces tensions à la lumière de principes éthiques, à différentes échelles de gouvernance et pour différents acteurs, nous dégageons des enjeux actuels et spécifiques à notre étude de cas, mais aussi des défis à résoudre pour le futur sur cette question. Notamment, l’autonomie des parties prenantes (patients, cliniciens) peut être entravée par le manque d’information ou de directives spécifiques concernant les alternatives à favoriser pour une transition vers un système de santé plus durable. L’équité dans l’accès aux soins pourrait aussi être menacée par les tarifs souvent plus élevés des alternatives durables. Ainsi, cet article souligne l’importance d’intégrer les considérations environnementales dans les politiques de santé et les pratiques cliniques, tout en reconnaissant les questions sensibles qui peuvent émerger sur le plan éthique, les zones d’incertitude et autres défis sociétaux.

Auteurs

  • Charles Dupras
  • Valentina de Maack

    Programme de Bioéthique, Département de médecine sociale et préventive, École de santé publique, Université de Montréal, Montréal, QC, Canada

Remerciements :

Les auteurs désirent remercier le Réseau de recherche en santé des populations du Québec (RRSPQ) pour le financement de ce projet dans le cadre du programme PolÉthicas.